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Le concept est séduisant sur le papier et il avance progressivement par expérimentations, mais comme le nombre de personnes accueillies reste marginal à ce stade, la DGCS travaille sur un cahier des charges national de l’Ehpad à domicile. En vue de sa généralisation ? Il y aurait pour cela bien du chemin à parcourir, non seulement parce que le modèle n’est pas stabilisé et que sa gouvernance est complexe, mais aussi parce que derrière le concept « marketing », il faut se poser quelques questions fondamentales quant aux besoins auxquels il est censé répondre et à l’offre déjà existante.

Cette offre, en résumé, se constitue d’une part de l’Ehpad, qui est déjà une forme de domicile, avec des avantages indéniables : un habitat adapté et équipé, un accompagnement par une équipe pluridisciplinaire 24h/24h et une palette de services médico-sociaux accessibles sur place. Mais avec aussi des challenges à relever, à commencer par l’impérieuse nécessité de toujours plus individualiser l’accompagnement, de laisser au résident une plus grande liberté à tous points de vue (horaires, activités, vie sociale, exercice de la citoyenneté, respect de sa vie privée, liberté de déplacement) et de lui permettre in fine de rester pleinement acteur et décideur de sa vie. Faire en sorte, en somme, que l’Ehpad soit réellement conçu et vécu comme un domicile et non comme un hôtel à l’hôpital.

D’autre part, ce que l’on appelle le « domicile », qui a la préférence des personnes âgées comme lieu de vie car il s’agit du foyer familial, du lieu des attaches affectives et des souvenirs. Le « domicile » a lui aussi quelques défis à relever en termes d’accessibilité, d’équipements, de sécurisation et de continuité de services disponibles y compris la nuit. D’ailleurs le « domicile » est pluriel, relevons l’émergence de nouveaux types de domicile tels que les résidences services, l’accueil familial ou encore la colocation, chacun d’entre eux apportant une réponse à ses défis de manière différente. Ils témoignent de la diversification des aspirations et des modes de vie auxquels un seul type d’offre ne saurait répondre.

Rien ne peut remplacer le foyer familial, mais rien ne peut non plus égaler l’efficience de l’accompagnement en soins en Ehpad 24h/24h, sauf à imaginer vivre dans un monde sans contrainte… L’important n’est donc pas de faire émerger un concept magique qui ne cumulerait que les avantages des offres existantes et satisferait tout le monde, mais bien d’offrir un choix raisonnable sur l’ensemble du territoire, composé de différentes offres tenant compte des besoins de chacun, de son histoire de vie, de son environnement et de ses ressources. L’Ehpad à domicile trouvera probablement sa place dans cette diversité d’offre, l’Ehpad et toutes les formes de domicile aussi.