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Quid de l’OPCO pour l’aide à domicile ?

Newsletter | 01 avril 2019

Le passage des OPCA aux OPCO voulu par la réforme de la formation n’est pas sans poser de profondes questions, au-delà de changer le A en O…

Sur l’organisation du système déjà, c’est l’URSAFF qui va désormais collecter les fonds de formation, charge aux OPCO de recenser les besoins et de définir les orientations en matière de formation, en sachant que le retour sur cotisations ne sera plus automatique. Une nouvelle entité, France Compétences, décidera de l’affectation des fonds en privilégiant, c’est annoncé, les demandeurs d’emplois, dont on ne conteste certes pas les besoins, mais au moment où on insiste sur le caractère crucial de l’évolution des compétences des salariés, pour s’adapter aux besoins et pour se construire un parcours professionnel, de vraies inquiétudes se font jour.

Des inquiétudes aussi sur le périmètre des 10 OPCO, moitié moins que les OPCA donc, ce qui implique des regroupements, qui risquent de se faire au forceps tant on est loin du consensus. La plupart des professionnels du social et du médico-social souhaitent profiter de ce contexte pour se rapprocher du secteur de la santé, évolution logique car tout le monde est convaincu du besoin de décloisonnement, qui d’ailleurs s’organise progressivement. Mais le grand OPCO Santé Médico-Social n’est toujours pas dans les tablettes gouvernementales, malgré la mobilisation de 7 organisations professionnelles dont le Synerpa, mais également des représentants d’associations et de professionnels de la santé (Croix-Rouge, FEHAP, FHP, NEXEM, UNA, UNICANCER) en sa faveur.

Un décloisonnement de la formation professionnelle qui contribuerait à la construction d’une grande filière des métiers de l’aide et du soin, permettant de mieux prendre en charge les personnes tout au long de leurs parcours de vie et qui s’inscrirait de surcroît en cohérence avec les deux grandes lois en préparation, Grand âge et autonomie et Ma santé 2022. Le grand OPCO serait aussi une opportunité de reconnaissance pour le secteur de l’aide et de l’accompagnement à domicile, afin de réellement l’inscrire dans le médico-social et en lien avec la santé. Une clarification aussi par rapport aux activités de services à la personne relevant davantage de l’OPCO services de proximité.

Être inscrit dans le bon OPCO n’est donc pas qu’une question de forme, c’est le cœur de métier qui est touché, la reconnaissance du caractère indispensable, d’utilité sociale des SAAD et de leur impact positif sur la santé en agissant de façon préventive. Tirer la filière vers le haut, changer l’image des métiers, valoriser et faire monter en compétences les professionnels, tels sont les enjeux du rattachement à un grand OPCO Santé Médico-Social.